sábado, 31 de dezembro de 2022

O Anjo de Augsburg - VII

AGNES BERNAUER NAS ARTES

* Literatura

     Tal como aconteceu com Inês de Castro, também Agnes Bernauer inspirou escritores, compositores, artistas plásticos e cineastas, não só na Alemanha, mas noutros países europeus. Para além das obras de autores célebres, como Otto Ludwigs, Joseph August Törring e Friedrich Hebbel, existem também baladas e contos populares de autores anónimos. Abaixo fica uma balada popular dialogada de autor anónimo, na tradução francesa:

     «Hebbel é o dramaturgo mais lógico, ligando da maneira mais implacável os acontecimentos aos caracteres: quase sugere o fatalismo. “Aquilo de que o homem é capaz de se tornar, isto ele já é perante Deus.” O deus de Hebbel, porém, é a História, não no sentido de Hegel, mas no sentido sociológico, como peso das tradições e convenções que se opõem à vontade do indivíduo. E Hebbel chegou a apreciar a tradição como fator positivo, superior ao arbítrio individualista. Depois da desilusão de 1848 escreveu a tragédia Agnes Bernauer: os dramaturgos que tinham tratado esse episódio da história medieval, tomaram todos o partido do príncipe bávaro, revoltando-se contra o pai que lhe mandou assassinar a amante burguesa; Hebbel, porém, aprova a “raison d’État” do velho duque que sacrifica a felicidade do filho aos interesses da coletividade.»

(in História da Literatura Ocidental, Vol. III, Otto Maria Carpeaux, Edições do Senado Federal, Brasília, 2008, p. 1725)
     

Friedrich Hebbel by Carl Rahl, 1855.

La Chanson de la belle Bernauer (1)

     Trois seigneurs sortent à cheval de Munich; ils vont vers la maison de Bernauer. «Bernauer, es-tu là-dedans, oui, là-dedans?»

     «Si tu es là-dedans, viens, sors un instant; le duc est devant ta maison, avec toute sa cour, oui, avec toute sa cour.»

     Dès que Bernauer eut entendu ces mots, elle mit une chemise blanche comme neige, pour paraître convenablement devant le duc, oui, devant le duc.

     Sitôt qu'elle parut à la porte, les trois seigneurs la saisirent. «Bernauer, que veux-tu faire, oui, que veux-tu faire?

     «Veux-tu quitter le duc, ou bien quitter ta vie, si jeune et si fraîche, être noyée dans le Danube, oui, dans le Danube?»

«— Le duc est à moi, et je suis à lui. Nous sommes fidèlement fiancés, oui, fiancés.»

     Bernauer nagea sur Veau. Elle avait invoqué Marie, la mère de Dieu, pour qu'elle l'aidât dans cette angoisse, oui, dans cette angoisse.

     «Marie, sors-moi de cette eau. Mon duc te fera bâtir une église neuve; il te fera faire un autel de marbre, oui, de marbre.»

     Dès qu'elle eut ainsi parlé, Marie, là mère de Dieu, vint à son aide, et la sauva de la mort, oui, de la mort.

     Dès que Bernauer arriva sur le pont, un Yalet de bourreau s'approcha d'elle. «Bernauer, que veux-tu faire, oui, que veux-tu faire?»

     «Veux-tu être la femme du bourreau, ou veux-tu que ton corps jeune et fier soit noyé dans l’eau, oui, dans l'eau?

«— Avant de devenir la femme du bourreau, je laisserai noyer mon jeune et fier corps dans l'eau du Danube, oui, dans l'eau du Danube.»

     A peine trois jours se sont écoulés, que la triste nouvelle parvint au duc. «Bernauer est noyée, oui, noyée.»

     «— Qu'on appelle tous les pêcheurs, qu'ils pèchent jusqu'à la mer Rouge, qu'ils cherchent ma douce amie, oui, qu'ils la cherchent !»

     Tous les pécheurs arrivent; ils ont péché jusque dans la mer Rouge, ils ont trouvé Bernauer, oui, ils l'ont trouvée.

     Ils la mettent sur les genoux du duc. Le duc verse des milliers de larmes. Comme de cœur il pleure, oui, comme il pleure!

     «Appelez cinq mille hommes; je veux faire une nouvelle guerre au seigneur mon père à l'instant même, oui, à l'instant même!»

     «Et si je n'aimais autant le seigneur mon père, je le ferais pendre comme un voleur. Mais ce me serait une grande honte, oui, une grande honte.»

     A peine trois jours sont écoulés, une triste nouvelle parvient au duc: «Le seigneur son père est mort, oui, mort

     «— Ceux qui m'aideront à enterrer le seigneur mon père doivent porter des manteaux rouges; ils doivent porter des manteaux rouges, oui, rouges.»

     «―Ceux qui m'aideront à enterrer ma belle amie doivent porter des manteaux noirs; ils doivent porter des manteaux noirs, oui, noirs.»

     «―Nous fonderons une messe perpétuelle, pour qu'on n'oublie pas Bernauer. Que pour elle on prie, oui, que pour elle on prie!»

*********************

(1) Agnès Bernauer, fille d'un bourgeois d'Augsbourg, fut épousée secrètement par Albert de Bavière, fils unique du duc Ernest. Celui-ci, pendant une absence du prince, fit saisir Agnès à Straubing, où elle habitait, et la fit jeter dans le Danube, le 16 octobre 1436. Elle surnagea pendant quelque temps, et appelait au secours, lorsqu'elle fut replongée dans l'eau par le bourreau. Albert, furieux, courut aux armes; mais, en 1437, il consentit à épouser Anne de Brunswick. Le duc Ernest avait fait enterrer Agnès honorablement, et, dix ans plus tard, Albert fonda une messe à perpétuité pour le repos de son âme. La beauté d'Agnès est restée célèbre dans son pays.

(In Ballades et chants populaires (anciens et modernes) de l'Allemagne by Hortense Cornu, Sébastien Albin Hortense Cornu, Paris, 1841, págs. 33-35.)

Agnes-Bernauer-Festspiele, 2019 - Agnes aufgebahrt in-Schwarz mit-Albrecht.

     O poema que se segue é de um autor contemporâneo, Günter Eich (1907-1972), poeta, letrista e dramaturgo alemão, polémico durante e após o nazismo. Agnes não é aqui o centro do poema, é uma referência associada a Augsburg e à luz passageira que não chega a ver-se brilhar porque é demasiado lenta ou demasiado rápida.

Augsburg

The sluggish light.

I used to like going swimming with Agnes Bernauer
but she had herself sewn into a sack
in Straubing.

Light is supposed to be fast,

but it doesn't reach me.

So she found a possibility

to escape from me,
sluggish as light,
fast as light.

Günter Eich (1907–1972) 


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